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LE PÈRE HUMILIÉ 55^

COÛFONTAINE. — Et cependant vous voulez prendre au Pape sa maison.

LADY U. — Comment faire ? Je vous le demande à vous-même.

Comment séparer l'air de l'air, la terre de la terre, la chair de la chair, le cœur du corps, et Rome de l'Italie ?

Vous, étrangers, dès que vous êtes à Rome, vous vous y prenez comme l'enfant au sein.

Et nous. Italiens, nous nous passerions de notre mère ?

COUFONTAINE. — Le Pape est votre père.

LADY U. — C'est entendu.

— Vous êtes pour lui un ennemi plus dangereux que je ne le suis, monsieur l'Ambassadeur.

COÛFONTAINE. — Quelle injustice ! Le Saint-Père n'a pas de fils plus dévoué. Oui, je suis un fils pour lui.

Plût au ciel qu'il daignât parfois me prêter une audience plus favorable !

LADY U. — Laissez-nous faire !

COUFONTAINE. — Non. J'ai horreur des voies vio- lentes ! Je suis un homme de paix. C'est ce qui m'a fait quitter l'armée autrefois.

Pourquoi cette intransigeance qui n'est pas de notre temps? Ces prétentions sans mesure qui attristent tous les sincères amis de la Papauté et, je puis le dire, tous les vrais chrétiens? Que veulent dire ces défis? Cette InfailHbilité qu'on est en train de se faire décerner !

LADY U. — Oui, je l'ai souvent pensé. Tout cela fait bien du tort à la religion.

COUFONTAINE. — En un temps où elle est si néces- saire !

Où toutes les bases sont

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