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LE PÈRE HUMILIÉ 547

nous avons fait une traversée ensemble, du temps où j'étais l'étoile de la Compagnie Trombini, quand on mettait quarante jours pour aller de Ténériffe à Buenos- Ayres.

LE PRINCE. — Eh quoi, cruelle, vous m'aviez oublié I Et tous ces beaux couchers de soleil donc, auxquels nous avons prêté assistance,

Et ces nuées de poissons volants qui se levaient sous notre étrave en frétillant, comme les Amours autour du char d'Amphitrite !

ORSO. — Tout le monde a l'air de se retrouver, ce soir. Vrai ! pour se faire reconnaître, il n'est rien de tel que de se déguiser.

LE PRINCE. — Eh quoi, vous m'aviez donc oublié ?

LAD Y U. — Non, prince. Pourquoi ne m'avoir jamais rappelé ces belles nuits de l'Equateur ?

LE PRINCE. — Bah ! Tout a changé tellement î Vous n'êtes plus cette Beltramelli dont je baisais le poignet,

— Avec un fragment de la Croix du Sud dans chacun de ses yeux noirs î

Mais je ne sais quelle Lady U. !

LADY U. — Si fait ! C'est toujours la « Lionne Ita- henne », comme on m'appelait sur les affiches de Pemam- bouc, l'héroïne du Trente avril, l'amie de Mazzini et de Garibaldi !

COUFONTAINE, montrant Orian. — Chut !

ORSO. — Bah, ne sommes-nous pas tous en vacances ce soir ?

COUFONTAINE. — Il est vrai. C'est comme une de ces dernières classes que l'on fait au mois de juillet, quand on ne prend plus au sérieux le professeur.

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