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ÉDITIONS DE LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE : L’AUGMENTATION DU LIVRE.

Quelques grands éditeurs ont décidé de porter uniformément à 7 francs le prix des volumes autrefois vendus 3 fr. 50 et actuellement 4 fr. 55. Cette mesure représente, à notre avis, une solution un peu trop simple d’un problème passablement compliqué.

D’une part nous estimons que la collection dite du « trois cinquante », qui contenait dans un format et sous une couverture identiques des ouvrages de densité différente n’a plus sa raison d’être — si elle en eut jamais une — aujourd’hui que la différence entre les prix de fabrication des ouvrages s’est accentuée. Il est, de toute évidence, arbitraire d’adopter un prix de vente unique pour des volumes de 200 et de 500 pages, de 150 000 lettres et de 1 000 000 de lettres, tirés les uns à 1 000, les autres à 10 000 exemplaires. D’autres facteurs entrent encore en jeu : variété des droits d’auteur, notoriété inégale des auteurs, etc.

D’autre part, bien que le prix du papier ait baissé et qu’on puisse prévoir que ce mouvement de baisse continuera[1], il est incontestable que l’application de la journée de huit heures, le relèvement des salaires, l’élévation progressive des frais généraux, justifient une certaine augmentation du prix de vente.

Comme on le voit, la question est complexe et d’autant plus délicate que le statut de la vie d’après-guerre n’est pas encore établi nettement. C’est pourquoi nous croyons utile

  1. À ce propos, il est curieux de noter l’erreur qui, propagée par la presse, s’est introduite dans l’esprit du public : celui-ci considère que la cause déterminante de la dernière augmentation du livre est exclusivement liée à la question du papier. Il serait déplorable de laisser s’établir une pareille confusion.