Page:NRF 13.djvu/477

Cette page n’a pas encore été corrigée

NOTES 469

de soins d'exécution et même de préparation de toile arri- vent tout à fait en dernier plan. » Malgré le respect auquel a droit un peintre aussi pur d'intentions, nous ne pouvons nous empêcher de déplorer justement cette attitude trop « artiste », et de lui préférer l'humilité d'une application naïve à peindre le mieux possible, à bien « préparer sa toile », comme le firent tous les maîtres dont le problème de la con- servation des œuvres fut un des plus beaux tourments ainsi que les « soins d'exécution » pour arriver à la « belle matière ». A l'Artiste, la main sur son cœur, nous avouons préférer r« artisan » qui ne cherche qu'à bien conduire son pinceau. Comme ce dernier, nous sommes sûrs que le cœur parlera sans qu'on le presse, et que le Mystère et que le Rêve, dont il est trop souvent question dans les lettres de Gauguin, nous n'avons pas à nous en préoccuper ; c'est affaire à notre sub- conscient, ce fleuve dont tous nos efforts ne pourraient grossir les eaux et à qui nous devons seulement tâcher de préparer le lit que son volume exigera. andré lhote

��LES ÉTATS-UNIS ET LA GUERRE, par Emile Hove- laque (Alcan).

« / don't cave miich for France ! » répondait dans l'express de New- York à Philadelphie un soldat de la 27e division à un quidam lui demandant ses impressions. — Et nous ? Nous soucions-nous beaucoup de l'Amérique ? Tâchons-nous vraiment à la comprendre autrement que par le dehors ? Pershing et Joffre, Wilson et Viviani, trois millions d'Amé- ricains qui ont vu la France et que la France a vus, n'y font guère. Une vague de sympathie d'un coup surgie et d'un coup disparue, à la façon d'un phénomène de la nature irresponsable, ce n'est pas assez. Il ne suffit pas non plus d'études à la Bourget — ceux qui savent sourient — ni des tracts de Barrés, de Daniel Halévy, ou des articles de

�� �