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NOTE SUR M. DESCARTES

mémoire, au durcissement, quand il ne reste plus un atome de matière pour le nouveau qui est la vie.

En ce sens et dans ce système la mort pour ainsi dire essentielle de l’être est obtenue, est atteinte quand l’être atteint la limite de son habitude, la limite de sa mémoire, la limite du durcissement de son habitude et de sa mémoire. En d’autres termes, et comme il fallait s’y attendre, la mort est la limite de l’amortissement.

Ou ce qui revient au même, elle est la limite du vieillissement.

C’est cela le bois mort. La mort est la limite de la plénitude de la mémoire, la limite de la plénitude de l’habitude, la limite de la plénitude du durcissement, vieillissement, amortissement.

Quand toute la matière est consacrée à la mémoire, il y a mort.

Quand toute la matière d’un être, toute la matière dont il peut disposer est affectée à la mémoire, (au vieillissement, durcissement, amortissement, habitude), quand il n’y a plus un atome de matière de libre, alors on atteint cette limite qui est la mort.

(La mort matérielle, physiologique).

(Et par là encore on aperçoit la liaison profonde, la triple liaison profonde de la liberté avec la grâce et avec la vie. Et qu’il y a une gratuité commune des trois. Et que le déterminisme, (dans la mesure où il est pensable), (je ne me charge pas de le penser), (et que A donne B sans cesser d’être A et sans devenir B, qui lui-même n’est pas A, n’est plus A), et que le déterminisme physique et métaphysique n’est peut-être que la loi des résidus. De ce qui incessamment tombe.