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LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Il ne nous a laissé que l’ingratitude du soin de savoir comment tout cela finissait par ne plus faire que du bois mort.

Or du bols mort c’est du bois extrêmement habitué, c’est du bois parvenu à la limite de l’habitude. Ou encore c’est du bois tout plein de sa propre mémoire et des résidus de sa mémoire végétale.

Et dans un système bergsonien, (je ne dis pas dans le système bergsonien ; je ne veux pas engager notre maître dans ces acheminements que je vois), la mort d’un être est son emplissement d’habitude, son emplissement de mémoire, c’est-à-dire son emplissement de vieillissement. Et ainsi son emplissement de sclérose et de tout durcissement.

(J’entends d’une part la mort matérielle, temporelle ; et d’autre part dans cette mort matérielle j’entends la mort non accidentelle, (non par maladie, accidentelle), qui elle, (la mort accidentelle), est mécanique en ce sens qu’elle est toujours le résultat d’une faute du mécanisme, mais la mort pour ainsi dire essentielle, normale, par vieillissement, essentiel et normal).

Eh bien dans un système bergsonien, (je ne dis pas dans le système bergsonien), cette mort matérielle, temporelle, normale et non irrégulière, essentielle pour ainsi dire et non accidentelle, régulière et non anormale, physiologique et non mécanique, cette mort usuelle de l’être, cette mort usagère est atteinte quand l’être matériel est plein de son habitude, plein de sa mémoire, plein du durcissement de son habitude et de sa mémoire, quand tout l’être matériel est occupé par l’habitude, la mémoire, le durcissement, quand toute la matière de l’être est occupée à l’habitude, à la