Page:NRF 13.djvu/346

Cette page n’a pas encore été corrigée

338

��ELEGIES ROMAINES

SOIR DE BRUME

nuit de Rome, nuit frissonnante et légère, Qui, dans V ombre en suspens, sans toucher presque à terre. Coules d'un pas léger de velours et d'argent ! La demi-lune au ciel promène un front changeant ; Les fo7itaines, tout bas, entre elles roucoulantes, Dégorgent mollement leurs bouches indolentes ; Partout des feux subtils, incertains et glissants, Echangent un reflet de fantômes dansants. Au milieu d'une brume impalpable et lointaine. Que tu plais à mon cœur, douce brume romaine ! Tu nés plus celle, où perce un somnolent rayon. Que traîne sur ses flancs V épais Septentrion, S'inclinant engourdi vers la lourdeur du pôle. Rome, pour s'endormir, sur sa tombafite épaule, Laisse comme un fruit mûr s'allonger S07i beau soir ; Puis, négligente et lasse, et riant de se voir Sous ces voiles de perle, et d'iris, et de rose, Où sa fauve beauté transparaît et repose. S'enchante jusqu'au jour d'un rêve bruissant. Gonflant à gros bouillons son torse verdissant

�� �