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314 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

à celle facilement obtenue par la répétition des mêmes formes. Un essai de portrait, malgré que peu réalisé, et des dessins « d'après nature », très « ressemblants », sont d'heu- reuses dérogations à la règle cubiste. C'est à de telles « fai- blesses» qu'on peut dès à présent reconnaître ceux des cubistes chez qui le cœur l'emportera heureusement sur la pure céré- bralité. — M. Séverini nous intéresse moins par ce qu'il a produit que par ce qu'il promet de réaliser. Un ingénieux Arlequin et un Joueur d'accordéon, œuvres dernières, affir- ment, en même temps qu'un désir de renoncer à certaines harmonies un peu trop tendres, une aspiration vers l'humain, à laquelle nous ne pouvons qu'applaudir.

Galerie Crès. — A côté d'œuvres anciennes de peintres que nous étudierons plus tard, de très beaux dessins de Derain : paysages et natures mortes. Un Portrait de femme aux deux crayons, admirable d'acuité et de fini, dépasse comme réa- lisation et comme expression tout le reste.

��ANDRÉ LHOTE

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��LA REPRISE DE PELLÉAS ET MÉLISANDE à rOpéra-Comique.

Après nous avoir, pendant de si longues années, privés de Pelléas et ne nous en avoir accordé, comme à regret, que des reprises de plus en plus négligentes, l'Opéra-Comique s'est décidé à faire un geste d'hommage à la mémoire de Debussy. On aurait souhaité qu'un éclat particulier entourât cette manifestation. Le jour semblait venu — il aurait dû l'être depuis longtemps — de placer solennellement Pelléas au rang qui lui revient dans la musique contemporaine. Mais qui donc, objectera- t-on, conteste aujourd'hui les mérites de cette œuvre? Qui lui dispute une place ém inente? Le public ne s'est-il pas apprivoisé et ne se montre-t-il pas sensible à l'émotion du drame ? — D'accord ; mais il ne

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