l8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
Mais les mots, s'ils ne servent à parler, à quoi est- ce qu'ils peuvent servir ?
Et s'ils ne vous restituent ce qui est en eux, à quoi servent le rossignol et le saphir ?
Pour trouver ce qui avait besoin d'être dit, pour nous expliquer de nous-mêmes avec Vous en ce mot que nous avons découvert,
Ce n'est pas trop de fourrager la mer et le ciel et d'aller jusqu'au bout de la terre.
Où est-il, ce mot essentiel enfin, phis précieux que le diamant,
Cette goutte d'eau pour qu'elle se fonde en Vous, notre âme, comme l'amante en son amant ?
Ce mot qui est comme le consentement à la mort. Votre présence au delà de toutes les images !
Ce n'est pas payer trop cher de mourir, mon Dieu, afin que Vous existiez davantage !
Mon Dieu, pourquoi nCavez-vous repoussé ? Mon âme, pourquoi êtes-vous triste ?
Que me veut cet ennemi en moi qui s'attarde et qui résiste ?
Debout ! de ce lieu o^ j'étais pour aller à celui où je ne suis pas encore,
Quand la lampe du ciel pâlit, c'est pour cela que je me suis levé avec l'aurore :
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