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��LETTRES OUVERTES

��A JACQUES RIVIÈRE

Mon cher Rivière,

Je me réjouis que tant de lecteurs aient pu trouver contentement parfait dans votre livre. Je comprends de reste le soulagement qu'il leur donne après les im- précations pathétiques et incohérentes auxquelles l'état de guerre nous avait accoutumés. J'y retrouve avec émotion les qualités exquises de votre critique, vos scru- pules, votre pertinence et votre subtilité ; mais, de même que vous écriviez ce livre, ainsi que l'annonce votre pré- face, pour le plus grand soulagement de votre esprit, de même, c'est pour soulager le mien que je vous écris à mon tour, car, il faut que je vous l'avoue : votre livre m'a laissé mal à l'aise.

Vous y présentez plus d'un fait que notre presse pré- férait laisser de côté, passer sous silence, ou nier, parce qu'il lui semblait de nature à tempérer le sentiment de haine contre nos ennemis, sentiment que l'on estime indispensable à la victoire.

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