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DE LA NÉCESSITÉ DES THÉORIES IOO7

dernier de donner à ses certitudes ! Que faire dans un pareil chaos de formules négatives, sinon s'orienter à l'aide de formules positives ?

Ces instruments de libération, les « théories», que nous persistons à doter de vertus stimulantes, que seront-ils ? Des points de repère, pris par l'artiste sur le chemin mysté- rieux que lui tracera son instinct. Le peintre moderne, nouveau primitif sans candeur, travaille avec de piètres outils dans les ténèbres que le public le moins « éclairé » qui puisse se rêver, épaissit à loisir autour de lui. Quel- quefois son outil, frappant le point juste, fait jaillir une étincelle : on lui demande aussitôt de ne pas la remar- quer, au lieu de se réjouir de ce qu'à cette précaire lueur il distingue un peu de la route obscure qui lui reste à parcourir! Nous insistons sur ce point afin d'être bien compris. Qu'on n'aille pas nous accuser à nouveau d'empiéter, par nos théories intellectuelles, sur notre instinct ; il ne s'agit pas ici d'anticipations, mais d'un effort à posteriori, de constatations sur un travail non préconçu.

Peut-être siérait-il, avant de définir les théories du peintre, de définir d'abord le peintre, cet animal complexe qui, d'ime façon peut-être plus étroite qu'aucun autre artiste, doit ohéir dans la même mesure aux sollicitations successives de la matière et de l'esprit, et dont les réus- sites et les échecs ne proviennent le plus souvent que de la bonne ou de la mauvaise orientation donnée à son ins- tinct par son intelligence. De plus, le peintre est peut- être l'artiste le plus profondément asservi par son

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