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COMMENT L AMOUR COLORE LE TEMPS "Jl

— Eh ! bien oui, la pensée est vive sous le fouet. Le vent souffle^ mon cœur comme une feuille y plonge^ Mais c'est dans F ouragan une feuille qui songe ^ A la fois du destin F élève et le jouet,

XXXIII

couleurs^ sons, odeurs, hors de votre atmosphère Nos passions mourraient dans un vide glacé. Et c'est vous que le temps amalgame pour faire Nos souvenirs d'amour quand l'amour a passé.

Thésaurisez, mes yeux, dans votre chambre noire ! Allez, mes sens, allez, faites votre moisson, Tour les jours de disette et la froide saison Où mon cœur sans désirs vivra sur ma mémoire I

XXXIV

Accueille l'humble image et le bruit familier : Peut-être un jour n' auras-tu pas d' autre fortune Que d'évoquer ce pas furtif dans l'escalier Ou cet angle du toit éclairé par la lune.

Rends grâce au dieu caché dans le plus bref instant. Garde pour lui ton âme inclinée et ravie, La plus longue vertu ne pèse pas autant: C'est cela ton amour et c'est cela ta vie,

François Porche.

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