Page:NRF 12.djvu/356

Cette page n’a pas encore été corrigée

350 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

l'Eglise n'est pas un esprit de défensive, c'est un esprit de conquête. Rien de ce qui est humain ne lui est étranger, pas plus l'art que le reste, et pas plus l'art dramatique que les autres. Elle est venue, suivant la devise du grand Pape qui nous gouverne, pour tmtaurare omnia in Chrîsto. Non pas pour rien détruire (que le mal), mais pour tout porter à son dernier point de perfection.

��La Critique Indépendante du i^^'juin publie un judicieux article de M. Gaston Sauvebois sur le cas d'un jeune théâtre qui pensait pouvoir compter sur l'appui des grands journaux. On sait quelle réponse il reçut :

" Certes, notre critique dramatique est absolument libre de parler des œuvres, comme il lui convient. Nous respectons trop la critique et ses droits pour lui imposer aucune opinion. Mais il faut qu'un journal vive. Or, aujourd'hui, un journal coûte cher. Quoi que vous disiez et malgré vos excellentes intentions, votre théâtre n'est pour nous qu'une entreprise commerciale. Vous cherchez à gagner de l'argent avec, peu ou beaucoup, qu'importe ! Si nous parlons de vous, nous vous faisons de la réclame, et d'autant plus que nous serons obligés d'en dire du bien. Il est juste que nous vous faisions payer ce que cette réclame nous coûtera. Sachez bien que nous remplissons toujours notre journal. Les articles payés ou les annonces ne nous manquent pas. Vous favoriser en vous accordant une place gratuite dans notre journal, ce serait donc nous priver d'un gain dont nous avons besoin. Car, je le répète, un journal coûte cher. Vous méritez, certes, tous les encouragements, vous méritez qu'on vous soutienne et croyez bien que si... Mais nous ne pouvons pas. D'ailleurs tous les théâtres ont compris... et ils en passent par là. Notre critique dramatique ne se rendra à vos premières que si vous avez conclu avec nous certain engagement... certain abonnement..."

Le directeur du jeune théâtre avait compris, même avant de venir.

M. Sauvebois conclut ainsi :

Eh bien, nous posons ce cas, et devant le public et devant les

�� �