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��LES REVUES

��Le bruit court que Beethoven perd du crédit auprès des jeunes musiciens. M. Alfredo Casella, dans un article sans ménagements paru au numéro de Juillet de la Revue Sud- Américaine nous expose le cas :

Alors qu'il y a seulement dix ans, écrit-il, tous les musiciens et dilettanti étaient prosternés sans exception devant le Dieu formi- dable et intangible, voici qu'aujourd'hui un certain nombre de jeunes esthètes osent dire tout haut que Beethoven n'était pas le seul et unique musicien^ et même qu'une bonne partie de ses œuvres est de qualité musicale inférieure, et que leur beauté n'apparaît plus distinctement à ceux qui n'ont pas la foi de charbonnier de leurs pères. Inutile d'ajouter que ces jeunes esprits (auxquels je m'honore d'appartenir) voient leurs idées accueillies avec une parfaite mauvaise grâce par les critiques et le public.

Quelles sont les raisons de cette rétractation ? La première, selon M. Alfredo Casella, est Tabus qu*on a fait un peu partout, dans ces dernières années, des œuvres beethoveniennes. Ce sont surtout, dit-il, des œuvres " populaires ".

La solidité et la clarté de la construction, la force et la richesse de la rythmique, la simplicité et la carrure du mélos^ et enfiii l'in- digence de l'harmonie expliquent aisément qu'une telle musique animée souvent par le souffle tout-puissant du génie, soit si accessible aux foules.

Et aussi bien Beethoven serait "aimé pour ses défauts bien plus que pour ses qualités". M. Casella a acquis peu a peu cette conviction en observant l'attitude des différents publics devant les œuvres de Beethoven ".

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