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332 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

comme fantastique. On regrette que la première période soit représentée beaucoup plus abondamment que l'autre, mais on mesure bien le chemin parcouru par le peintre. Quel approfon- dissement, quelle absorption progressive du " sujet " par la peinture ! Que Ton passe du Pédicure à la Femme qui s^ essuie la nuque : c'est la seconde qui offusque le bourgeois alors qu'elle est revêtue d'une admirable majesté ; c'est la première, au contraire, qui, malgré l'adorable délicatesse des tons, décourage notre admiration, tant l'anecdote en est mesquine, soulignée et offensante.

Un très beau Lautrec. . Un des plus fermes paysages de Cézanne, un de ceux, en tout cas, qui donnent la clef d'œuvres plus libres. De grandioses Monet de la série des Cathédrales. Parmi les toiles de Manet, voici l'une des plus fortes, non pas cette sèche Lola, mais le Jeune fifre, à côté d'études qui ne valent que par la signature... Somme toute, d'admirables pièces, mais guère de pièces uniques ; un ensemble qui témoigne d'un goût juste, mais pas d'un goût très personnel, et qui ne donne de nul artiste une définitive révélation.

On remercie quand même le testateur !

��J. S.

��LA MUSIQUE

��A L'OPÉRA-COMIQUE : Reprises du Rêve et de la Péri.

La reprise du Rîve à l'Opéra-Comique, quelque vingt années après la première, nous incite à réfléchir sur le cas de M. Bruneau. Il ne lui est pas personnel. C'est celui de beaucoup d'artistes que leur excès de conscience et peut-être aussi d'ambition, leur malhabileté à distinguer dans leur talent naissant ce qui vaut comme neuf et ce qui leur est propre et à en tirer désormais tout le profit possible, au sens le meilleur et le pire du mot, condui-

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