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RIMBAUD 215

Quand les objets apparaissent encore dans leur ordre naturel, les uns à côté des autres, cependant déjà ils ne se regardent plus ; ils nous sont montrés au moment où ils perdent contact, où chacun, sans avoir bougé, rentre en solitude : " Assez connu. Les arrêts de la vie. — O Rumeurs et Visions ! ^ "

Plus souvent encore nous les apercevons déplacés et, si j'ose dire, déménagés. Ils ne sont plus à leurs niveaux respectifs ; on les a changés d'étagère : " Des fêtes amoureuses sonnent sur les canaux pendus derrière les chalets ^ ". " Au dessus du niveau des plus hautes crêtes, une mer troublée par la naissance éternelle de Vénus...'" Rimbaud est hanté par l'idée des différences de hauteur : " Qu'on me loue enfin ce tombeau, blanchi à la chaux, avec les lignes du ciment en relief, — très loin sous terre... A une distance énorme au dessus de mon salon souterrain, les maisons s'implantent, les brumes s'assemblent... Moins haut sont des égouts. Aux côtés rien que l'épaisseur du globe ^ ". " Sur quelques points des passerelles de cuivre, des plates-formes, des escaliers qui contournent les halles et les piliers, j'ai cru pouvoir juger la profondeur de la ville ! C'est le prodige dont je n'ai pu me rendre compte : Quels sont les niveaux des autres quartiers sur ou sous l'acropole ? ^ " Les étages se multiplient et toute corres-

^ Les Illuminations : Départ^ P- 231

^ Les Illuminations : Filles /, p. 2 04

' Les Illuminations : Filles I, p. 205

  • Les Illuminations .• Enjance, pp. 202 et 203.

^ Les Illuminations : Filles II y p. 212. Comparez: "Et leurs railways flanquent, creusent, surplombent les dispositions de cet hôtel..." {Les Illuminations : Promontoire, p. 217.) "A sa vision esclave, l'Allemagne s'échafaude vers des lunes. "(So/V^zV/or/çM^p. 2 19).

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