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148 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

d'espérer. Son sacrifice accompli était trop grand pour qu'elle pût s'en affranchir et le dominer. Mais comment pouvait-elle répondre : Non, à l'abbé Badilon H comment pouvait-elle mourir pardonr^e, puisqu'elle n'avait point pardonné à son mari ? La nouvelle version nous présente une scène étrange et douloureuse entye Sygne et Turelure. Georges est tué, et Sygne va mourir. Turelure, qui retrouve dans son passé de moinilloo des exhortations pieuses^ et des citations sacrées, impose à Sygne, comme dernière torture, l'obligation de lui pardonner. Mais, de tout son visage douloureux, elle répond : Nqn. Le complet renoncement est encore trop lourd pour elle. Mais il insiste avec une froide cruauté :

TuRËLURE. — ' Tu tiens bon, Sygne. Mais tu ne peux nje cacher ces larmes qui coulent de tes yeux.

{Silence. Ellg pleure.)

Croyez-vous que je ne vous comprenne pas ?

{Silence.)

Vous ne voulez pas me pardonner. Vous nç voulez pas que ce prêtre vous impose le pardon.

Vous voulez bien me donner votre vie, la mort était une chose trop bonne pour me la laisser,

Mais non point me pardonner. Et pourta^it c'est la condition nécessaire de votre salut.

{Silence.)

Turelure, lentement, comme sHl épelait sur sas lèvres. — Je n'en puis plus, dites-vous î

{Silence.)

Turelure, de même. -*- " Tout - est - épuisé -jusqu'au fond. Tout - est - exprimé - jusqu'à - la - dernière-goutte. " Non, cela n'est pas.

Le devoir reste.

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