Page:NRF 12.djvu/139

Cette page n’a pas encore été corrigée

RÉFLEXIONS SUR LA LITTÉRATURE I33

Pareillement si le tiers au moins des Contes ont toute la savou- reuse substance des vins de 1906 et de 191 1, si les deux autres tiers sont encore, à des degrés divers, fort agréables, la seule fiction que M. Jules Lemaître nous ait donnée en cercles, son roman des Rois ne nous a offert, quand nous l'avons goûtée, qu'un jus fade et douteux. Ne souhaitons donc plus qu'ajouter à ces rangées de Vouvray encore des bouteilles neuves qui deviendront de vieilles bouteilles. Après tout, cette sagesse en bouteilles ne diffère pas en nature de la sagesse des énormes foudres rabelaisiens, et le Panurge marié où Pantagruel démontre délicatement à Panurge qu' " il est donné à tous maris d'être cocus, mais non pas à tous d'être trompés ; cela n'est donné qu'à ceux qui avaient droit de compter que leur femme leur serait fidèle, " a pour dernier mot le même qui couronne le " Panurge à marier " du grand François : Buvons !

Albert Thibaudet.

�� �