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A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU I I3

parque montanément vaincue, elle tint immobile son fuseau d'argent. Hélas d'autres créatures inférieures, que l'homme à dressées à la chasse des ces gibiers mystérieux qu'il ne peut pas poursuivre au fond de lui-même, nous apportaient tous les jours avec une cruauté involontaire un chiffre d'albumine faible mais assez fixe pour que lui aussi parût en rapport avec quelque état persistant que nous n'apercevions pas.

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��Le Docteur du Boulbon ayant déclaré que ma grand' mère n'avait rien, devait " prendre sur elle " et mener la vie de tout le monde, je la décidai, sur les instances de ma mère, à faire avec moi une première sortie. Comme nous venions d'arriver aux Champs Elysées je la vis qui sans me parler se dirigeait vers le petit pavillon ancien, grillagé de vert, semblable aux bureaux d'action du vieux Paris, et dans lequel avaient été installés des Water Closets. Françoise s'y arrêtait souvent, au temps où je jouais avec Gilberte. La tenancière de l'établissement, vieille dame à perruque rousse et à joues plâtrées que Françoise assurait être une marquise tombée dans la misère avait alors l'habitude de m'ouvrir un cabinet, en me disant : " Vous ne voulez pas entrer ? En voici un tout propre, pour vous ce sera gratis ", peut-être tout simplement comme les demoiselles de chez Boissier ou de chez Gouache, quand maman entrait faire une commande, me faisaient l'offre " pour rien " d'un des bonbons qu'elles avaient sur le comptoir sous des cloches de verre, (ce qui ne me cau- sait d'ailleurs que des regrets, car maman me défendait

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