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JOURNAL DE VOYAGE (cANADa) 989

minutes de l'hôtel. Pour aller la chercher, il faut suivre la voie du chemin de fer. La marche sur les traverses est rendue difficile par le fait que l'espace compris entre chacune d'elles ne correspond point exactement à un pas. . Nous péchons et ramons à tour de rôle, mon compagnon et moi. Jusqu'ici la chance nous favorise. Nous croisons des Indiens dans leurs pirogues et les saluons en chinouk. J'ai fait la connaissance d'un Américain, expert en pêche. Il me donne de bons tuyaux, en échange desquels j'aide sa femme à rajeunir ses vieux chapeaux.

25 septembre.

Mon vieil ami le colonel Rogers est parti hélas ; je suis seule à pêcher maintenant. Afin d'avoir les mains libres, je passe une boucle de la ligne autour de ma cheville pour bien sentir mordre le poisson. Parfois le saumon est si gros et si vif qu'il fait tout son possible pour m'entraîner dans l'eau à sa suite. Il faut le fatiguer longtemps, puis le tirer dans la pirogue d'un coup sec.

Maintenant je me suis établie marchande de saumons. Je vends mon poisson à la " mise en boîtes ", qui envoie chaque matin son bateau jusqu'à une réserve indienne toute proche, pour recueillir la pêche. A neuf heures, un coup de sifflet se fait entendre dans la baie. C'est le bateau de la " mise en boîte. " Alors nous arrivons, les Indiens et moi, nos pirogues plus ou moins chargées. Nous allons à tour de rôle le long du bord, tendons nos saumons au capitaine, qui les pèse et inscrit notre compte sur un carnet, qui nous sera réglé à la fin de la saison. Ce n'est pas le Pérou : i fr. 25 par poisson de moins de 20 livres ; 2 fr. 50 pour tout ce qui dépasse ce poids. Jus-

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