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986 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

7 août. Nous avons atteint ce matin Vancouver. J'ai visité la ville et passé une journée tout à fait charmante, grâce à des amis français qui n'ont pas été effrayés par le désordre de mon accoutrement. Maintenant c'est la nuit ; le steamer est en route pour Victoria. Les petites lumières des bateaux de pêche dans l'estuaire de la rivière Fraser font penser à des étoiles qui seraient tombées sur l'eau.

��8 août.

En arrivant à Victoria, j'ai la surprise de trouver mon boardïng home déménagé et la maison démolie. Cela m'ennuie de retourner à la vie civilisée, et je songe à camper sur les ruines ; mais la nuit est fraîche ; d'autre part je n'ai nulle envie de sonner à l'hôtel aux petites heures du matin. La rue est déserte; mais je finis par trouver un balayeur qui m'indique la nouvelle adresse de V Aherdeen boarding house.

Me voici de nouveau à la recherche d'une occupation quelconque. Je consulte une fois de plus la page d'an- nonces du Fictoria Colonist. Au Département de l'Agri- culture, où je m'étais déjà adressée, on me parle de con- férences sur des sujets de laiterie. Il faudrait que je les fasse dans différentes parties de l'île, devant un auditoire de fermiers; cela me tenterait beaucoup; malheureusement ce n'est encore qu'un projet et même un projet très vague.

Victoriay 27 août.

Enfin je puis vous annoncer que j'ai trouvé une occu- pation tout à fait intéressante, ou plutôt un ami français me l'a trouvée. A cent milles d'ici vers le nord, est une

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