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JOURNAL DE VOYAGE (cANADa) 98 1

Je n'oublie pas cette dernière soirée passée chez les Ellis. La gramophone joue des airs de danse jusque tard dans la soirée. Vers minuit, dans le silence de la nuit, j'entends des hurlements partant d'une hutte voisine. J'apprends le lendemain qu'une femme est morte, et que toujours les Indiens poussent ces hurlements quand meurt un des leurs.

Le " Tees " est en retard ; encore une journée passée à l'attendre. Nous voyons débarquer d'une grande baleinière plusieurs familles indiennes qui reviennent de la pêche en mer. Ces gens campent sur la rive avant d'aller plus loin. Je tente de photographier un tout petit bébé lacé dans un berceau, mais la mère, craignant que je ne veuille lui lan- cer un mauvais sort, m'en empêche.

4 Août.

Ce matin, à cinq heures, j'ai été réveillée par le sifflet du " Tees " dans la baie. Kyuquot était splendide dans cette lumière si gaie. La marée était basse ; j'ai pataugé jusqu'à la pirogue, entourée de merveilleuses anémones de mer. Mr. Donahoo m'a menée jusqu'au " Tees ". J'ai abordé sur ce vieux bateau, acceuillie amicalement par le capitaine, un brave homme plein d'entrain.

Mon étape de ce soir est Quatsino, une des dernières stations de la côte ouest. J'y passerai la nuit et ferai demain à pied les dix-sept milles qui mènent à Port Hardy, sur la côte est. A Port Hardy, on m'assure que je trouverai un steamer qui me ramènera à Victoria, via Vancouver.

Sitôt arrivée sur le " Tees ", le capitaine m'a invitée à monter sur la passerelle. C'est de là que je vous écris. D'un côté sont mes bottines, mouillées par le " patau-

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