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LA JEUNESSE D*IBSEN 87

le garder longtemps à sa charge. A Texamen d'instruction religieuse, le jeune Henrik obtint la note très-bien^ qui n'était pas la meilleure note possible, mais la meilleure qui fut donnée. Knud Ibsen fut très fier de son fils, et d'autant plus vexé de voir qu'à la cérémonie, dans l'église, celui-ci n'avait été placé qu'au troisième rang, après le fils du bailli et un autre fils de propriétaire- cultivateur. L'usage était alors de faire au doyen qui présidait à la confirmation quelque cadeau, et Ton raconte que Knud Ibsen, pour se venger, prétendit que le bailli avait donné au doyen un rôti de veau. Peu de temps après, la famille revint s'installer à Skien, dans une maison qui existe encore, rue Snibetorp. Knud Ibsen avait obtenu un poste à la caisse d'épargne de Skien. On se mit à chercher un métier pour Henrik. Il put alors suivre plus assidûment les cours d'une école de dessin, école du soir qu'il avait peut-être déjà fréquentée lorsqu'il habitait Venstœb, et c'est sans doute à ce moment qu'il rencontra la paysagiste Mandt, qui vivait dans le Telemark et venait parfois à Skien. Attentif à profiter de toutes les occasions, Henrik se fit donner par lui quelques leçons de peinture à l'huile, ^ car il voulait devenir peintre. Il faisait surtout de l'aquarelle, et un assez grand paysage ^ peint en 1842, une vue de la ferme de Follestad

^ H. Ibsen: Bre<ve, II, p. i8i.

  • Fait partie de la collection Rasmus Meyer, à Bergen.

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