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86o LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

œuvres si vives, qu'elles sont des siècles vivants, personne ne les a goûtées comme lui. Il les a pratiquées mieux que personne. Là, s'est achevée sa puissance. Là il est né, vers cinquante ans, pour les temps à venir.

Est ce trop dire ? Au XIX® siècle, personne selon moi n'est plus assuré du temps que Stendhal et Dostoïevski.

Flaubert a sa date, comme l'huile la plus pure qui finit toujours par rancir. Tolstoï, tout de même. Pour plus des deux tiers, Balzac n'est déjà qu'un document d'histoire. Stendhal est immortel, comme un esprit. Dostoïevski est éternel, comme un Evangile. Stendhal est une intelligence de la vie, parmi toutes les intelligences. Dostoïevski est une passion et une connaissance.

L'un et l'autre ne passeront pas plus que l'Evangile ou que l'esprit d'Athènes. Car, le jour où on ne les lira plus, ils seront entrés, à tout jamais, dans la conscience humaine.

��III

��SIR FIASCO, ESQ.

La sincérité de Stendhal va bien loin dans l'aveu de toutes ses faiblesses. Il est comme un prince qui peut se mettre nu devant ses gens.

On se cherche, on se connaît soi même, et l'on

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