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yOO LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

de celle de son père, avait tout entendu, malgré elle, de la conversation entre son père et Lafcadio. Une intolérable angoisse l'avait poussée jusqu'à la chambre de celui-ci, et puisqu'à présent son appel restait sans réponse, persuadée que Lafcadio venait de se tuer, elle se jeta vers le chevet du lit et tomba à genoux sanglotante.

Comme elle restait ainsi, Lafcadio se souleva, se pencha, tout entier rassemblé vers elle, sans pourtant oser encore poser ses lèvres sur le beau front que dans Tombre il voyait luire. Geneviève de Baraglioul sentit alors toute sa volonté se défaire ; rejetant en arrière ce front que déjà Thaleine de Lafcadio caressait, et ne sachant plus en appeler contre lui, qu'à lui-même :

— Ayez pitié de moi, mon ami, dit-elle.

Lafcadio se ressaisit aussitôt, et s'écartant d'elle et la repoussant à la fois :

— Relevez-vous, Mademoiselle de Baraglioul ! Retirez- vous ! Je ne suis pas... je ne peux plus être votre ami.

Geneviève se releva, mais ne s'écarta pas du lit où restait à demi couché celui qu'elle avait cru mort et, touchant tendrement le front brûlant de Lafcadio comme pour s'assurer qu'il vivait :

— Mais, mon ami, j'ai tout entendu de ce que vous avez dit ce soir à mon père. Ne comprenez-vous pas que c'est pour cela que je viens ?

Lafcadio, se redressant à demi, la regarda. Ses cheveux dénoués retombaient autour d'elle; tout son visage était dans l'ombre, de sorte qu'il ne distinguait pas ses yeux, mais sentait l'envelopper son regard. Comme s'il n'en pouvait supporter la douceur, cachant sa face dans ses mains :

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