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LES CAVES DU VATICAN 697

ciseaux étaient dans le tiroir de la table de toilette et Julius allait se lever pour les prendre, mais il eût fallu passer devant Lafcadio ; plein de tact, il remit à plus tard la délicate opération.

— Et... qu'est-ce que vous comptez faire à présent ? dit-il.

— Je ne sais pas. Peut-être me livrer. Je me donne la nuit pour réfléchir.

Julius laissa retomber son bras contre le fauteuil ; il contempla quelques instants Lafcadio, puis, sur un ton tout découragé, soupira :

— Et moi qui commençais de vous aimer !... C'était dit sans méchante intention. Lafcadio ne s'y

pouvait méprendre. Mais, pour inconsciente, cette phrase n'en était pas moins cruelle, et l'atteignit au cœur. Il releva la tête, raidi contre l'angoisse qui brusquement l'étreignait. Il regarda Julius : — Est-ce là vraiment celui dont hier je me sentais presque le frère ? se disait-il. Il promena ses regards dans cette pièce où, Tavant-vcille, malgré son crime, il avait pu causer si joyeusement ; le flacon de parfum était encore sur la table, presque vide...

— Ecoutez Lafcadio, reprit Julius : votre situation ne me paraît pas absolument désespérée. L'auteur présumé de ce crime...

— Oui, je sais qu'on vient de l'arrêter, interrompit Lafcadio sèchement : Allez-vous me conseiller de laisser accuser à ma place un innocent ?

— Celui que vous appelez : un innocent, vient d'assas- siner une femme ; et même que vous connaissiez...

— Cela me met à l'aise, n'est-ce pas ?

— Je ne dis pas précisément cela, mais...

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