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LES CAVES DU VATICAN 69 1

— Riez ! riez ! reprit Julius piqué. Moi aussi je riais d'abord. Eussé-je un peu moins ri, on n'eût pas assassiné Fleurissoire. Ah ! saint ami ! tendre victime !... Sa voix expira dans les sanglots.

— Dites donc : c'est sérieux ce que vous nous baillez là?... Ah mais!... Ah mais!... Ah mais!... fit Armand- Dubois que le pathos de Julius inquiétait. — C'est que tout de même il faudrait savoir...

— C'est pour avoir voulu savoir qu'il est mort.

— Parce qu'enfin, si j'ai fait bon marché de mes biens, de ma situation, de ma science, si j'ai consenti qu'on me jouât... continuait Anthimc qui peu à peu à son tour se montait.

— Je vous le dis : de tout cela le vrai n'est en rien responsable; celui qui vous jouait, c'est un suppôt du Quirinal...

— Dois-jc croire à ce que vous dites ?

— Si vous ne me croyez pas, croyez-en ce pauvre martyr.

Tous deux demeurèrent quelques instants silencieux. Il avait cessé de pleuvoir; un rayon écartait la nue. La voiture avec de lents cahots rentrait dans Rome.

— Dans ce cas, je sais ce qui me reste à faire, reprit Anthime, de sa voix la mieux décidée : Je vends la mèche.

Julius sursauta.

— Mon ami, vous m'épouvantez. Sûr, vous allez vous faire excommunier.

— Par qui ? Si c'est par un faux pape, on s'en fout.

— Dieu m'est témoin que je pensais vous aider à goûter dans ce secret quelque vertu consolative, reprit Julius consterné.

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