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LES CAVES DU VATICAN 659

— Julius reprit :) Sa main gauche est restée crispée sur un chapeau de feutre mou..,

— De feutre mou ! Les rustres ! murmura Lafcadio. Julius releva le nez de dessus le journal. — Qu'est-ce

qui vous étonne ?

— Rien, rien ! Continuez.

— De feutre mou, beaucoup trop large pour sa tête et qui paraît être plutôt celui de F agresseur ; la marque de prove- nance a été soigneusement découpée dans le cuir de la coiffe^ ou il manque un morceau de la forme et de la dimension d'une feuille de laurier...

Lafcadio se leva, se pencha derrière Julius pour lire par dessus son épaule et peut-être pour dissimuler sa pâleur. Il n'en pouvait plus douter à présent : le crime avait été retouché ; quelqu'un avait passé par là-dessus ; avait découpé cette coiffe ; sans doute l'inconnu qui s'était emparé de sa valise.

Julius cependant continuait :

— Ce qui semble indiquer la préméditation de ce crime. (Pourquoi précisément de ce crime ? Mon héros avait peut-être pris ses précautions à tout hasard...) Sitôt après les constatations policières^ le cadavre a été transporté à Naples pour permettre son identification. (Oui, je sais qu'ils ont là-bas les moyens et l'habitude de conserver les corps très longtemps...)

— Êtes-vous bien sûr que ce soit lui ? La voix de Lafcadio tremblait un peu.

— Parbleu ! je l'attendais ce soir pour dîner.

— Vous avez renseigné la police ?

— Pas encore. J'ai besoin d'abord de mettre un peu d'ordre dans mes idées. En deuil déjà, de ce côté du moins

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