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586 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

16.000 th[alers], en or. J'ai pris une soupe de pain, d'eau et de beurre.

Je suis allé chez M. Emperius prendre ma leçon d'anglais. Comme ma montre (l'ancienne) avançait, je m'y suis trouvé un quart d'heure trop tôt. J'ai lu, dans une pièce voisine de celle où il était, un prologue de Foote. Il faut que je lise cet Aristophane moderne \ Ces quatre pages me font croire que son talent a quelque chose de celui de Beaumarchais et de Molière dans V Impromptu de Versailles.

M. Emperius m'a fait écrire en anglais un livre anglais qu'il me lisait en français. J'ai ensuite expliqué les qua- trième et cinquième scènes du premier acte de Macbeth. J'ai eu un grand tort de ne pas prendre M. Emperius à mon arrivée à Brunsw^ick, je saurais l'anglais et le latin. Sans esprit, c'est un homme excellent pour enseigner les langues.

Après une heure et demie passée chez lui, je suis revenu chez moi, où j'ai lu jusqu'à trois heures la Vie de yohnson. J'en ai lu en tout dans la journée cent pages in-octavo avec plaisir, sans dictionnaire, car je n'en ai point.

A trois heures, j'ai travaillé trois quarts d'heure à mon bureau, où Rhule m'a dit, dans son jargon d'Allemand flatteur, qu'il allait me quitter pour passer chez M. Voigt, commissaire des guerres westphalien. Ce gredin-là m'a écrit ce soir une lettre qui répond à mes pensées sur son procédé. J'ai répondu avec un mépris invisible pour un Allemand, et dignité.

^ Foote (1720-1777) fut en effet surnommé par ses contem- porains l'Aristophane anglais.

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