Page:NRF 11.djvu/585

Cette page n’a pas encore été corrigée

SÉJOUR DE STENDHAL A BRUNSWICK 579

celle que j'occupe aujourd'hui me convient beaucoup mieux. Il est vrai que je m'ennuie infiniment.

Je n'ai pas monté à cheval pendant un grand mois. Depuis six jours, je monte tous les matins. Strombeck est à Cinbeck, Br[ichard] et moi nous ne nous plaisons pas, c'est à peu près la même chose avec Lejeune, de manière que je vis absolument seul, n'aimant personne et aimé de personne, je crois.

J'ai fini il y a quelques jours Desolme. Cela m'a fait naître le projet Jun. et Mira. Il y a une grande gloire à acquérir. Je me suis amusé à dessiner une esquisse, mais mon crayon ne valait rien ; la finesse de Mira veut d'excellente mine de plomb.

Une idée m'a frappé, et je l'écris parce que je sens qu'elle s'en va :

Il est excessivement nuisible que les auteurs qui parlent pour la première fois à un homme d'un établissement politique, comme le parlement de Paris, par exemple, s'engagent dans l'historique de ce que ce corps a été, de ce qu'il veut être. Sans le nommer, il devrait établir ce qu'il est ; ce point bien éclairci, venir à l'historique et à ses prétentions ^

La méthode contraire, que les auteurs que j'ai lus ont suivie, fait que j'arrive seulement à des idées frappantes d'évidence sur plusieurs établissements politiques.

Je ne me méfie pas assez de la mémoire des sots, c'est le côté par lequel ils réparent leur sottise. R — savait bien raison.

^ Critique juste, applicable à la Logique de Trac). 1815. (Note de Stendhal, au crayon.)

�� �