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472 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

invite. Le Crédit n'est pas loin ; au besoin nous prendrons un fiacre. Ne vous affolez pas... Ah ! je voulais vous dire encore : si vous allez à Naples ce soir, disposez donc de ce billet circulaire. Il est à mon nom ; mais qu'importe. (Car Julius aimait d'obliger.) Je l'ai pris inconsidérément à Paris, pensant descendre plus au sud. Mais me voici retenu par un congrès. Combien de temps pensez-vous rester là-bas ?

— Le moins possible. J'espère être de retour dès demain.

— Je vous attendrai donc pour dîner.

Au Crédit Industriel, grâce à la présentation du comte de Baraglioul, on remit à Fleurissoire, sans difficultés, contre le chèque, six billets qu'il glissa dans la poche intérieure de son veston. Cependant il avait raconté, tant bien que mal, à son beau-frère, l'histoire du chèque, du cardinal et de l'abbé ; Baraglioul, qui l'accompagna jusqu'à la gare, ne l'écoutait que d'une oreille distraite.

Entre temps Fleurissoire entra chez un chemisier pour s'acheter un faux-col, mais qu'il ne mit pas aussitôt, par crainte de faire trop attendre Julius qui patientait devant la boutique.

— Vous n'emportez pas de valise ? demanda celui-ci lorsque l'autre l'eut rejoint.

Certes Fleurissoire fût bien volontiers passé prendre son châle, ses affaires de toilette et de nuit ; mais avouer à Baraglioul la via dei Vecchierelli !...

— Oh ! pour une nuit !... fît-il lestement. Du reste nous n'avons pas le temps de passer à mon hôtel.

— Au fait, où donc êtes-vous descendu ?

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