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450 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

d'établir quelque ressemblance. Mais, comprendrez-vous ceci : leurs ennemis ne sont pas les mêmes ! et tandis que le cardinal, du fond de son archevêché, contre les franc- maçons doit se défendre, le chapelain Bardolotti se voit guetté par...

— Les jésuites ! interrompit éperdument le chapelain.

— C'est ce que je ne lui avais pas encore appris, ajoutait Protos.

— Ah ! si nous avons les jésuites aussi contre nous, sanglota Fleurissoire. Mais qui l'eût supposé? Les jésuites! En êtes-vous sûr ?

— Réfléchissez un peu ; cela vous paraîtra tout naturel. Comprenez que cette nouvelle politique du Saint Siège, toute de conciliation, d'accommodements, est bien faite pour leur plaire, et qu'ils trouvent leur compte dans les dernières encycliques. Et peut-être ils ne savent pas que le pape qui les promulgue n'est pas le vrai ; mais ils seraient désolés qu'il changeât.

— Si je vous comprends bien, reprit Fleurissoire, les jésuites seraient alliés aux francs-maçons dans cette affaire.

— Où prenez-vous cela ?

— Mais ce que Monsieur Bardolotti me révèle à présent...

— Ne lui faites pas dire d'absurdité.

— Excusez-moi ; j'entends si peu la politique.

— C'est pourquoi ne cherchez pas plus loin que ce qu'on vous en dit : Deux grands partis sont en présence: La Loge et la Compagnie de Jésus ; et comme nous, qui sommes du secret, ne pouvons sans nous découvrir réclamer appui de l'un ni de l'autre, nous les avons tous contre nous.

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