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432 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Pour nous autres, parsifalisants fidèles, nous ne savons si le poème n'eut pas, autant, — je dirais : plus que la musique, le sortilège tout-puissant par quoi nous fûmes pris ; nous n'étions pas plus sots que ceux d'aujourd'hui et il me semble que nous étions moins régis par le caprice, moins tiraillés de droite et de gauche, somme toute, moins à la merci d'une saute de vent. — Or, le poème, c'est lui-même qu'en 19 14, les français ^^ ont de la peine à avaler ". Du mobilier second empire, dit-on, du rococo, de la fausse onction, un mysticisme de théâtre, du clin- quant. On se méfie du clinquant, de ce qu'on appelle facilité, on célèbre la fin de l'impressionnisme dans le bouquet de feu d'artifice tiré par Stravinski. Que réclame- t-on ? De la solidité, de la construction. Mais il s'agirait de s'entendre sur ce en quoi consiste cette solidité. Vous déniez à un ouvrage le droit d'ennuyer un peu par sa longueur, mais vous le voulez solide. Qu'avez-vous à nous offrir de conforme à cet idéal ? Faites l'oeuvre-modèle, puis nous jugerons.

Parsifal^ donc, est d'un faux mysticisme ; vous nous parlez de Franck. Parsifal est interminable ; le Sacre du Printemps est trop court et trop étincelant ; vous voulez du solide, du sincère et vous citez Albéric Magnard, Bloch, l'auteur suisse du Macbeth de l'Opéra-Comique. Enfin, à bout d'expédients, vous prenez un air songeur et, A^atici- nant, vous vous écriez : La Vérité va venir d'Allemagne. Mais citez-nous des noms : Richard Strauss ne se contrôle pas ; entre lui et M. Rostand, vous hésiteriez. Ah ! cette facilité, cette tant honnie exubérance du don, du sang qui coule dans les veines, ce mauvais goût des Chateau- briand, des Hugo, des Rossini, des Wagner, des Verdi,

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