Page:NRF 11.djvu/41

Cette page n’a pas encore été corrigée

LES CAVES DU VATICAN 35

presque agréable, de sorte que la douleur aiguC à son flanc, il doutait maintenant s'il l'avait vraiment éprouvée ; il ne comprenait plus où commençait, où s'arrêtait son rêve, ni si maintenant il veillait, ni s'il avait rêvé tout à l'heure. Il se palpa, se pinça, se vérifia, sortit un bras du lit et enfin gratta une allumette. Véronique à ses côtés dormait la face tournée vers le mur.

Alors, débordant les draps, et rejetant les couvertures, il se laissa glisser jusqu'à reposer la pointe des pieds nus sur ses pantoufles. La béquille était là, dressée contre la table de nuit ; sans la prendre, il se souleva sur les mains, repoussant le lit en arrière ; puis enfonça ses pieds dans le cuir ; puis se dressa tout droit sur ses jambes ; puis, incertain encore, un bras étendu en avant, l'autre en arrière, il fit un pas, deux pas le long du lit, trois pas, puis à travers la chambre... Sainte Vierge ! était-il... ? — Sans bruit il enfila ses culottes, repassa son gilet, sa veste. . . Arrête, 6 ma plume imprudente ! Où palpite déjà l'aile d'une âme qui se délivre, qu'importe l'agitation malhabile d'un corps paralysé qui guérit ?

Lorsqu'un quart d'heure après, Véronique, avertie par je ne sais quel pressentiment, s'éveilla, elle s'inquiéta d'abord de ne plus sentir Anthime auprès d'elle ; elle s'inquiéta plus encore lorsqu'ayant gratté une allumette, elle aperçut au chevet du lit la béquille, compagne obligée de l'infirme. L'allumette acheva de se consumer entre ses doigts, car Anthime en sortant avait emporté la bougie ; Véronique, à tâtons, se vêtit sommairement, puis quittant la pièce à son tour, fut aussitôt guidée par le fil de lumière qui glissait sous la porte du galetas.

— Anthime ! Es-tu là, mon ami ?

�� �