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LETTRES 379

ses fruits. La Lorraine est un arbre mort. Ce n'est rien. Le socialisme français est une réalité.

En m'appuyant sur lui, s'il n'arrête pas, je suis sûr d'être du côté de toutes les causes généreuses. Barres est du côté des ennemis de Zola. Il est du côté de la réaction, de la mort. Je l'excuse. Je le comprends maintenant. Je lui dirai ça : j'irai le revoir.

Mais vraiment l'œuvre de Barrés est une oeuvre suprême. Nous pouvons nous créer nous-mêmes. Mais nous ne pouvons pas nous créer un appui. Il faut nous appuyer à la réalité.

Viens avec moi, je t'assure. " Ce n'est pas un baume que je cherche, c'est le plus fort cordial. " Comme Barrés je suis las des "irritantes rêveries". Mais je sais mieux que lui y échapper. Je sais ce qui est réel. Je sais où est le cordial. Regarde, écoute, lis : tu feras ce que je fais. Oh 1 je ne plaisante plus. Je suis si sérieux, si tu savais ! Je crois que tu m'as jugé. Oh ! je ne veux bien être, je ne suis peut-être qu' " un feu de joie sur un carrefour ". Sur un carrefour noir. Mais je veux choisir le carrefour le plus passant ! Que des gens y passent et se battent ! Que toutes les routes y aboutissent ! Mais surtout, je veux que de ce carrefour parte la route " qui va vers l'avenir ". "Un feu de joie sur un carrefour ".Je te remercie de cette définition. Tu vois comment je l'inter- prète.

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