Page:NRF 11.djvu/290

Cette page n’a pas encore été corrigée

284 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

dant grande abondance de fumée narcotique ; mais devant que d'engourdir les moustiques, ils asphyxient à demi le dormeur. Fidibus ! quel drôle de nom ! Fidibus... " Il s'endormait déjà quand, soudain, à Taile gauche du nez, une vive piqûre. Il y porta la main ; et tandis qu'il palpait doucement le cuisant soulèvement de sa chair : piqûre au poignet. Puis, contre son oreille un zézaiement narquois... Horreur ! il avait enfermé l'ennemi dans la place ! Il atteignit la chevillette et rétablit le courant.

Oui ! le moustique était là, posé, tout en haut de la moustiquaire. Un peu presbyte, Amédée le distinguait fort bien, fluet jusqu'à l'absurde, campé sur quatre pieds et portant rejetée en arrière la dernière paire de pattes, longue et comme bouclée ; l'insolent ! Amédée se dressa debout sur son lit. Mais comment écraser l'insecte contre un tissu fuyant, vaporeux ?... N'importe ! il donna du plat de la main, si fort, si vite, qu'il crut avoir crevé la moustiquaire. A coup sûr le moustique y était ; il chercha des yeux le cadavre ; ne vit rien ; mais sentit une nouvelle piqûre au jarret.

Alors, pour protéger du moins le plus possible de sa personne, il rentra dans son lit ; puis resta peut-être un quart d'heure, hébété, n'osant plus éteindre. Puis, tout de même rassuré, ne voyant ni n'entendant plus d'ennemi, éteignit. Et tout de suite la musique recommença.

Alors il ressortit un bras, gardant la main près visage, et, par instants, quand il en croyait sentir un, bien posé, sur son front ou sa joue, appliquait une vaste claque. Mais, sitôt après, il entendait de nouveau l'insec chanter.

Après quoi il eut l'idée de se couvrir la tête de son

�� �