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268 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Il ne devait rentrer que le soir, parti en promenade avec son ami Blafaphas...

— Surtout recommandez-lui bien le secret, répéta plusieurs fois Valentine, en prenant congé d*Arnica. — Embrassons-nous, ma chère amie ; bon courage ! — Arnica confuse, tendait à la comtesse son front moite. — Demain je passerai savoir ce que vous pensez pouvoir faire. Consultez Monsieur Fleurissoire ; mais songez qu'il y va de l'Eglise !... Et c'est bien entendu : à votre mari seule- ment ! Vous me le promettez : pas un mot ; n'est-ce pas ? pas un mot.

La comtesse de Saint-Prix avait laissé Arnica dans un état de dépression très voisin de la défaillance. Lorsque Amédée rentra de promenade :

— Mon ami, lui dit-elle aussitôt, je viens d'apprendre quelque chose d'excessivement triste. Le pauvre Saint Père est emprisonné.

— Pas possible ! fît Amédée comme il aurait dit : Bah ! Alors Arnica, éclatant en sanglots :

— Je savais bien, je savais bien que tu ne me croirais pas.

— Mais voyons, voyons, ma chérie... reprenait Amédée en dépouillant le pardessus, sans lequel il ne sortait pas volontiers, par crainte des changements brusques de température. Songes-tu ! Tout le monde saurait cela, si on avait touché au Saint Père. Ça se lirait dans les journaux... Et qui est-ce qui aurait pu l'emprisonner ?

— Valentine dit que c'est la Loge, Amédée regarda Arnica avec l'idée qu'elle était deveni

folle. II dit pourtant :

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