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I066 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

le deviennent du dehors et par artifice d'intelligence. Si je devais indiquer d'un mot l'ensemble et la raison des quelques défauts que je reproche à DUier, je dirais qu'il reste dans le livre trop de convention bourgeoise. Le roman de l'homme du peuple a été fait par Charles-Louis Philippe, comme le roman du bachelier pauvre par Vallès. Mais le roman du peuple n'est jamais le roman populaire, et il en est un peu des socialistes comme des catholiques, étonnés et stupides devant Hello, pleins d'aise et d'enthousiasme devant M. Bolo, un Hello du riche, bien pire en soi que ne serait un Hello du pauvre. Ce n'est pas pour M. BonnefF, bien entendu, que je dis cela : j'ai rendu justice à ce qu'il y a de franc et de juste dans son roman ; lui-même nous donne V Insurgé comme l'un des livres où son Didier fait son éducation de militant. J'essaye seulement de mettre un écriteau devant les mauvaises pentes et les tournants dangereux du genre qu'il pratique avec conscience et assez de goût.

A. T.

��CONTES D'ITALIE, par Maxime Gorki, trad. de Serge Persky (Payot, 3 fr. 50).

Le malentendu commence à se dissiper. Un volume comme celui-ci démontre avec évidence combien la force de Gorki résidait dans sa vie et dans son milieu, combien réduit au seules ressources de l'écrivain, il avait courte haleine. Le succès de ses premiers livres tint de la frénésie. La sympathie qui s'attache à toute vie aventureuse y était pour beaucoup; la surex- citation politique fit le reste. On répandait alors une photogra- phie représentant Gorki se promenant à côté de Tolstoï, dans le parc de Yasna Poliana ; et la vogue qu'eut ce portrait prouve bien que les admirateurs de l'ancien chemineau y voyaient

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