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D’UNE PARISIENNE

— Ah ! il y a des veinardes qui ont trop de chance tout de même !

Corrects et graves, se présentent ensuite les grands joailliers, silhouettes que l’on a souvent remarquées à la bourse des diamants, qui se tient le matin, à un certain café de la rue Châteaudun, et où il n’est pas rare d’entrevoir sur une table de marbre, entre un bock et une verte, une poignée de bijoux étalés, qui représentent la valeur. d’une petite fortune de braves gens.

Lentement, minutieusement, ils inspectent, avec des hochements de tête, puis repartent sans avoir proféré une appréciation ni trahi la moindre de leurs impressions.

De quart d’heure en quart d’heure le public se renouvelle et repasse devant la petite vitrine ouatée de velours rubis, perdue dans la grande salle, et où miroite, dans un braisillement aux multiples couleurs, la parure de fête de la femme de bien que fut Mme Carnot.