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NOTES ET IMPRESSIONS

— Sa famille, je vous l’ai dit, était pauvre à l’époque. Julien était aux colonies et il manquait d’argent. Un de ses amis lui représenta, un jour, qu’ayant beaucoup de notes de voyages il devrait essayer de les mettre en œuvre. “Vous placerez peut-être cela, et il suffirait d’un demi-succès pour vous assurer, chaque année, une petite rente.” Le volume fut écrit.

« C’était Aziadée, qu’il termina à Constantinople. On le porta chez Calmann, qui le prit tout de suite, en le payant très peu du reste. On fit de la réclame autour de ce volume, le Figaro en parla ; l’ouvrage se vendit, et c’en était fait, mon Julien devenait Pierre Loti. »

La bonne tante ne se lasse pas de me parler de son neveu, pour lequel elle éprouve une tendre affection ; elle me montre toute une collection de lettres écrites d’un peu partout.

Ceux qui connaissent M. Pierre Loti savent combien ses lettres sont courtes ; est-ce bien des lettres qu’il faut dire ? ce sont plutôt de petits billets, quelques lignes, mais non pas expédiées à la hâte. L’écriture est ferme, soignée, droite,