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D’UNE PARISIENNE

Rapide ? Nous sommes là une vingtaine de journalistes appartenant à la presse parisienne et à la presse départementale ; quelques privilégiés venus en famille sont accompagnés de leurs femmes. Au moment d’embarquer, l’annonce d’une pénible traversée de cinq heures ébranle le courage des plus hardis.

— La mer est mauvaise, ne cessent de nous répéter les habitants du pays. Sûrement vous aurez un grain.

Mais le Rapide nous attend, crachant par sa large cheminée des tourbillons de fumée, et l’on ne va pas tous les jours au-devant d’un tzar.

Les plus timorés se décident : le pont reçoit ses passagers.

Les femmes en toilettes élégantes, chapeautées de clair, s’inquiètent.

— Capitaine, que pensez-vous du temps ? demandent-elles à l’officier de marine qui pour la circonstance a pris le commandement du Rapide.

Le capitaine secoue la tête, regardant les gros nuages noirs amoncelés.