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D’UNE PARISIENNE

étonnée et un peu troublée, oh ! combien ! tout de même.

Il se dégageait de ces pages des sentiments très nobles exprimés d’un façon charmante. Or le médium n’était qu’une très simple fille sans grande instruction, et cette réponse avait été écrite sans ratures, en quelques minutes, au courant de la plume, un courant presque vertigineux.

— Eh bien, me dit l’excellente Mme Noggerath, êtes-vous convaincue des forces psychiques répandues autour de nous ?

Je restai pensive, n’osant discuter, avouer la lutte raisonneuse que je soutenais avec moi-même. Inquiète de ce que je venais de voir, je ne pouvais m’empêcher de réfléchir à ce problème troublant de la survie, j’enviais presque la foi vivace des spectateurs qui m’entouraient, tout en songeant à l’effort tenté par tant de gens, briseurs d’idoles et de préjugés, pour s’accrocher dans l’effondrement de toutes les croyances à un suprême et ultime espoir.