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D’UNE PARISIENNE

« L’esprit féminin, qui commence à sortir de ses langes, ne peut encore donner tout ce qui est en lui ; il faut que les femmes fassent l’apprentissage de leur nouveau métier, qu’elles apprennent à mieux exprimer ce qu’elles ressentent encore confusément et à dégager plus nettement la conception de leur rôle logique dans l’organisme social.

« La femme journaliste choque encore un peu l’opinion du public français.

« Il est cependant naturel que la femme exprime ses sentiments, ses idées, ses aperçus sur la vie.

« La femme, par son rôle social, par les intérêts qu’elle engage dans la vie humanitaire, par l’enjeu qu’elle y met : l’enfant, par sa faiblesse qui lui fait supporter plus durement qu’à l’homme les erreurs et l’injustice des lois, doit pouvoir porter au grand jour ses revendications légitimes. Seulement, pour que la femme remplisse dignement son rôle de journaliste, il faut qu’elle l’élève à la hauteur d’un sacerdoce, qu’elle ne prenne la plume que pour proclamer