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D’UNE PARISIENNE

Un peu de fièvre s’empare des marchands, ils échangent des regards de lutteurs prêts à se disputer une victoire.

— C’est cher, dit près de moi l’un d’eux, mais ça m’est égal, Machin ne l’aura pas.

C’est dans ces dispositions qu’on arrive aux deux sensationnels numéros de la journée. Il s’agit d’abord de vingt perles énormes de la grosseur d’un œuf de serin, et pesant ensemble 1 011 grains. Une violente émotion secoue les bijoutiers.

— On demande à voir !

Ce cri retentit aux quatre coins de la salle. Les têtes ondulent, les corps se penchent, ceux qui le peuvent enjambent les banquettes, tombent au premier rang.

Les perles doucement lumineuses ne sont attachées que par un simple fil, on les dépose sur une feuille de papier, et les voilà qui circulent.

— Dieu, qu’elles sont belles ! s’écrie une petite dame à minois chiffonné qui s’amuse à caresser du bout des doigts les énormes perles. Ah ! vrai, ça excuse bien des bêtises, ces bijoux-là.

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