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D’UNE PARISIENNE

groupent. Mais, tel un cerbère, un marguillier gros et gras, de cette graisse poupine qui empâte, garde l’entrée et repousse les fidèles et les curieux accourus. Il faut des cartes pour pénétrer dans le sanctuaire ; pas de cartes, pas de messe de minuit.

Des protestations s’élèvent, on murmure :

— Une église n’est cependant pas un théâtre pour qu’il faille passer au guichet, dit un ouvrier.

— Ah ! misère, gémit une bonne vieille encapuchonnée d’un mauvais châle, la religion est donc tout à fait perdue qu’on ne peut plus sans permission venir prier son bon Dieu un soir de Noël.

Et le concert des récriminations monte.

Du reste, la consigne n’est pas aussi sévère pour tous, et devant mon costume plus élégant, avec le respect de la soie et de la fourrure, le guichetier de minuit me propose d’entrer même sans invitation.

Grand merci ; j’ai assez vu et me voilà partie, allant un peu plus loin, traversant des quartiers