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NOTES ET IMPRESSIONS

du reste, et partout. Ainsi à Compiègne, pour Notre-Dame-de-Bon-Secours, où nous irons ouvrir boutique dans deux mois, on ne vend que des bagues et des breloques ; à Senlis, où il y a une Vierge miraculeuse, les jeunes filles se disputent nos bracelets et nos chaînes de montre ; à Reims, ce sont des broches. Quelques dames s’arrêtent aux souvenirs pieux, mais c’est la minorité.

Fine et serrée la pluie tombe toujours ; les acheteurs se font plus rares, les dévotes, une à une, quittent le sanctuaire et se dispersent lentement.

En bas de la rue Soufflot, des chants, des fusées de gaieté, montent du « Boul’ Mich ». C’est le quartier latin qui prend ses ébats, la jeunesse turbulente qui crie, vibre, festoye… Voilà bien un de ces curieux tableaux parisiens si intéressants avec leurs éternelles antithèses.