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D’UNE PARISIENNE

couloir se trouve une grande salle vitrée appartenant aux salutistes.

C’est là.

Personne encore, mais le couvert est dressé : très engageant, ma foi, avec le linge éclatant de blancheur qui recouvre les longues tables, les fleurs — de jolis et suaves narcisses — qui embaument l’air, et les tasses décorées d’enluminures. Des assiettes de petits pains fourrés de jambon rose, des gâteaux, de très bons gâteaux à la crème, des brioches, des tartelelettes, des pommes, et de grosses pyramides d’oranges qui jettent la gaieté de leur couleur d’or, donnent un air familial et pimpant à ce goûter.

Sur le boulevard de Clichy, le vent souffle, la bise mord, et les passants se hâtent, trottant vite.

Là, le poêle ronfle, une chaleur douce réchauffe la grande salle, aux murs décorés de maximes bibliques.

La fin de toutes choses
Approche, veillez et priez.
Le fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu
Heureux ceux dont les péchés sont pardonnés.
Cherchez l’éternel pendant qu’il est prêt.