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NOTES ET IMPRESSIONS

Ce sont les couronnes des Artistes français, en pensées et en roses, des Arts décoratifs, section des jeunes filles, en lis blancs, des Femmes peintres et sculpteurs, la gerbée monstre de la Fronde en iris pâle et en roses de France.

Au Père-Lachaise, où un service religieux est célébré, je retrouve une féministe militante, Mme Hubertine Auclert, qui, bien que dégagée des préjugés et des vaines glorioles, regrette que Rosa Bonheur ait refusé les honneurs militaires.

« Elle devait pour ses sœurs, pour nous autres, les revendicatrices, accepter cette distinction posthume, qui en l’honorant nous honorait aussi, et c’est mal vraiment d’avoir repoussé ces marques de déférence rendues aux dépouilles mortelles des hommes, et qui par exception auraient été données à une femme. »

À la sortie de la chapelle du cimetière, le corps est déposé dans la sépulture de famille, une tombe modeste qui disparaît sous l’écroulement des floraisons rares, qui répandent dans l’air une senteur âcre et capiteuse.

Chacun défile, aspergeant d’eau bénite le