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documens et observations, composent la collection curieuse intitulée : Mémoires concernant l’histoire, les sciences et les arts des Chinois[1]. En même temps, aux théories vagues et arbitraires de Fourmont sur la langue et la civilisation de la Chine succèdent les travaux sérieux de J. De Guignes : son Histoire générale des Huns a démontré toute l’importance des sources Chinoises pour l’histoire de l’Asie Orientale qui est venue dès lors élargir le cercle des recherches historiques[2].

Deux découvertes inespérées contribuent surtout à agrandir le champ des études Orientales en proposant des faits nouveaux aux méditations des savans : c’est d’abord celle des livres de Zoroastre, retrouvés par Anquetil Duperron au milieu des Parsis ou Guèbres de l’Inde[3] ; le voyageur intrépide, qui est aussi leur traducteur, les a apportés en Europe comme le plus beau trophée de sa patience et de son courage ; il a sauvé les débris uniques d’une langue ancienne et savante, que l’on croyait à jamais perdue, dans leur texte Zend, restitué avec bonheur par un des plus spirituels critiques de notre époque. Presque vers le même temps avait lieu la révélation non moins subite et inattendue de l’Inde Brahmanique à l’Europe savante, par les travaux des Anglais qui, affermis dans leurs possessions d’Asie par de longues guerres, s’occupaient déjà d’étudier l’histoire et les langues de leurs nouveaux sujets dans l’intérêt de leur domination : quelques savans, Halhed, Wilford, et surtout le fameux W. Jones, ont recueilli avec habileté les documens les plus propres à signaler tout d’abord l’importance des connaissances qu’ils puisaient à des sources nouvelles ; c’est la publication

  1. Paris, 1776-91, 18 vol. in-4o.
  2. Cet ouvrage, digne d’être placé à côté de la Bibliothèque de d’Herbelot, a paru à Paris, 1736-58, en 5 vol. in-4o.
  3. Le Zend-Avesta, ouvr. de Zoroastre, Paris, 1771, 3 vol. in-4o.