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que s’est produite surtout cette tendance à expliquer par la nature et les propriétés de l’Arabe l’organisme des langues Sémitiques, même de l’Hébreu assez distinct par ses caractères d’ancienneté. On doit à la même école la publication d’un grand nombre d’ouvrages de la littérature Arabe dans le texte original ; l’Allemagne, qui prit part à ces différentes études vers la même époque, peut s’enorgueillir des éditions de Reiske et de la réimpression plus complète et plus scientifique du Trésor de Meninski, comprenant le dictionnaire des langues Turque, Arabe et Persane[1].

L’étude exégétique de la Bible est éclaircie, au moins dans les questions de détail, et elle est agrandie extérieurement par les progrès simultanés de la philologie et de l’histoire ; elle est l’occasion des recherches variées, déposées dans des collections périodiques ou dans les Bibliothèques Orientales et Bibliques, dont les principales sont celles de F. D. Michaelis et de J. G. Eichorn.

La littérature Arménienne, qui a été importée en Europe par l’établissement des presses d’Amsterdam et de Marseille a désormais un siège et un asile dans l’île de St -Lazare, en face de Venise ; établie par son fondateur dans cette retraite ouverte à ses frères d’Orient, la congrégation des moines Mékhitaristes ne cesse pas depuis un siècle de communiquer à l’Europe la connaissance des monumens nationaux, dont elle est restée la dépositaire et l’interprète.

L’étude du Chinois et des langues de l’Asie Orientale reçoit de nouveaux secours des missionnaires du XVIIIe siècle ; le P. Prémare laisse des travaux de grammaire qui font encore autorité ; le P. Amiot rassemble les matériaux nécessaires à une connaissance raisonnée du Tartare-Mandschou ; ses recherches et celles de ses savans confrères, mémoires, lettres,

  1. Lexicon turcico-arabico-persicum, nunc secundis curis recognitum et auctum, Viennæ, 1780, 4 vol. in-fol.